Projet Réponses - Réduire les POllutioNs en Santé Environnement

La pollution de l’air : un problème de santé publique

Toute la communauté scientifique est unanime, la pollution de l’air représente un risque environnemental majeur pour la santé.

Dans de nombreuses parties du monde, les niveaux de pollution de l'air sont dangereusement élevés. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime qu'en 2019, 99 % de la population mondiale vivaient dans des endroits où les seuils préconisés dans les lignes directrices de l’OMS relatives à la qualité de l’air n’étaient pas respectés.

En 2019, l'OMS estime que 4,2 millions de décès prématurés ont été provoqués par la pollution de l’air ambiant (extérieur) dans le monde, principalement dus à l'exposition aux particules fines (particules d’un diamètre de 2,5 µm ou moins, appelées PM2.5). Selon Santé Publique France, la mortalité liée à la pollution de l’air ambiant reste un risque conséquent en France avec 40 000 décès des plus de 30 ans seraient liés à une exposition nocive des particules fines sur la période 2016-2019. De plus, l'OMS a estimé en 2020 que 3,2 millions de personnes meurent prématurément chaque année en raison de maladies imputables à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations, qui résulte de la combustion incomplète des combustibles solides et du pétrole utilisés pour la cuisine.

Les décès prématurés attribués à la pollution de l'air sont estimés à partir de la quantité en polluants dans l'air et de l'exposition à ces polluants. À partir de cette exposition et des effets sanitaires connus de ces polluants (ex : maladies cardiovasculaires et respiratoires), une estimation du nombre de décès prématurés est faite. Les décès prématurés comprennent à la fois les décès non évitables et évitables (liés à des comportements à risques comme la consommation de tabac). Le taux de mortalité prématurée est défini par l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) comme étant "le nombre de décès, au cours de l'année, d'individus âgés de moins de 65 ans, rapporté à la population totale des moins de 65 ans, de la même année". Ce taux permet de mesurer la fréquence des décès après l'enfance et avant l'âge « habituel » de décès. La limite d’âge de 65 ans, choisie par l'INSEE, correspond à l’âge seuil de départ à la retraite. [Dans les études de l'OMS et Santé publique France, l'âge seuil n'est pas indiqué.]

Quels sont les effets de la pollution de l’air sur la santé ?

Les principaux effets sanitaires causés par la pollution de l’air sont des effets respiratoires (ex : asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive), mais aussi des effets cardiovasculaires (ex : accident vasculaire cérébral, cardiopathie ischémique) sont également mis en évidence. Certains composés pourraient aussi engendrer des effets mutagènes ou cancérogènes (ex : cancer du poumon, cancers des voies urinaires, de la vessie).

La pollution atmosphérique est responsable d’aggravations de l’état de santé (ex : augmentation des symptômes allergiques, crises d’asthme, irritation de la gorge, des yeux et du nez) ou d’exacerbations de pathologies chroniques.

D’après l’OMS, les principales causes de décès qui seraient liées à la pollution de l’air sont les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux, les bronchopneumopathies chroniques obstructives, le cancer du poumon et les infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez l’enfant.

En diminuant les niveaux de pollution atmosphérique, une réduction de la charge de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme, pourrait être observée.

De quoi dépendent les effets de la pollution de l’air sur la santé ?

Les effets des polluants sur la santé dépendent de la durée d'exposition au polluant, de sa quantité et de la sensibilité de chaque individu exposé.

Des effets différents de la pollution de l’air sur la santé peuvent être observés selon les facteurs d’exposition :

  • La durée d’exposition (hétérogène dans le temps, elle dépend notamment des lieux fréquentés et des activités accomplies) ;
  • La quantité et la nature des polluants dans l’air ;
  • La sensibilité individuelle (l’état de santé et les antécédents pathologiques, qui vont modifier la sensibilité vis-à-vis de la pollution atmosphérique, sont différents pour chaque individu) ;
  • La ventilation pulmonaire (plus la ventilation pulmonaire va être importante, plus la quantité de polluant qui va pouvoir entrer dans l’appareil respiratoire sera grande). Une augmentation de la ventilation pulmonaire peut être observée lors de la pratique d’une activité physique par exemple.

La pollution de l’air peut aussi affecter de manière différente certaines personnes plus fragiles, dites sensibles, parmi elles :

  • Les enfants : dont les poumons ne sont pas complètement formés (la fin de la croissance de l’appareil pulmonaire se produit entre 10 et 12 ans selon les enfants) ;
  • Les personnes âgées : vieillissement des tissus respiratoires et de pathologies plus fréquemment associées, ainsi qu’une diminution des défenses respiratoires ;
  • Les personnes souffrant de diabète et/ou de pathologies chroniques : par exemple, maladies respiratoires chroniques allergiques et asthmatiques ou maladies cardiovasculaires ;
  • Les fumeurs : appareil respiratoire déjà irrité par le tabac.

Quels sont les voies d’exposition à la pollution de l’air ?

Il existe trois voies de contamination chez l’homme :

  • La voie respiratoire : principale entrée des polluants de l’air dans l’organisme ;
  • La voie digestive : les polluants présents dans l’air retombent dans l’eau, sur le sol ou les végétaux et contaminent les produits qui sont ensuite ingérés ;
  • La voie cutanée : elle reste marginale pour les polluants atmosphériques avec des effets locaux.

Quel est l’impact économique de la pollution de l’air vis-à-vis de la santé ?

En termes d’impact économique de la pollution de l’air en France, la Commission d’enquête sur le coût économique et financier de la pollution de l’air du Sénat a estimé, en 2015, que le coût total de la pollution de l’air (extérieur et intérieur) s’établit entre 68 et 97 milliards d’euros par an, dont une très large part est liée aux coûts de santé.

Qu’en est-il au pourtour de l’étang de Berre ?

Toutes les informations en santé - environnement ciblées sur le pourtour de l’étang de Berre sont disponibles dans le Panorama de territoire


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