Réduire les émissions de Composés Organiques Volatils (COV)
Exemple de Lyondell Chimie France – site de Fos
Le site Lyondell Chimie France de Fos-sur-Mer est soumis aux arrêtés préfectoraux complémentaires sur les composés organiques volatils. Ces réglementations spécifiques à l'étang de Berre fixent de nouvelles prescriptions pour réduire les émissions de composés organiques volatils. Ces émissions se différencient en :
- Émissions canalisées, (ex : émissions via des cheminées) ;
- Émissions diffuses fugitives (ex : brides, vannes, pompes) ;
- Émissions diffuses non fugitives (ex : torches, respiration de bacs, station biologique).
Réduction des émissions diffuses fugitives
Depuis 1994, la stratégie de réduction des émissions diffuses fugitives est basée sur le mesurage des points d’émission potentielle. La maintenance est déclenchée à partir du dépassement d’un certain seuil d’émission, qui a continuellement réduit au cours des dernières années : de 5000 ppm à 1000 ppm en 2005, 500 ppm en 2008, 350 ppm en 2015. Les seuils utilisés sur le site sont donc d’ores et déjà plus exigeants que ceux mentionnés dans l’arrêté préfectoral.
Cette stratégie de réduction des émissions fugitives a été retenue par la DREAL PACA pour l’établissement des dispositions de l’arrêté préfectoral sur les composés organiques volatils. En 2019, les services de la Commission européenne sont également venus sur le site en vue de récupérer tout le retour d’expérience sur cette approche afin de la proposer comme une technologie de référence dans le cadre des directives européennes.
Cette stratégie a été complétée sur le site en 2018 et 2019 par le mesurage des émissions diffuses fugitives sur des équipements difficilement accessibles, conformément aux dispositions de l’arrêté préfectoral .
Le site Lyondell de Fos a donc mis en place l’ensemble des dispositions réglementaires, tout en maintenant sa stratégie de diminution des seuils pour continuer de réduire les émissions diffuses fugitives.
Émissions diffuses non fugitives
Les actions de réduction des émissions diffuses non fugitives s'articulent notamment autour de la réduction de l’utilisation des torches.
Les procédés industriels conduisent à une formation de co-produits gazeux qui ne peuvent pas être valorisés en produits finis. Ces co-produits qui ont une très forte valeur énergétique sont valorisés directement sur le site pour servir de combustible, appelé aussi fuel gazeux, dans les chaudières à vapeur. En cas d’impossibilité de brûler la totalité du fuel gazeux sur les chaudières, l’excédent est détourné vers la petite torche du site pour y être brulé. La petite torche est équipée d’un dispositif de vapeur d’effacement qui permet d’éviter l’émission de fumées noires.
Pour limiter l’envoi de fuel gazeux à la petite torche, un programme de fiabilisation des chaudières vapeur du site a été mis en place. L'objectif est de maximiser les durées et les capacités de brûlage du fuel gaz sur les chaudières. Une amélioration significative de la fiabilité des chaudières a d’ores et déjà été obtenue.
Conformément aux prescriptions de l’arrêté préfectoral sur le composés organiques volatils, des études ont également été finalisées pour identifier les modifications des installations qui seraient nécessaires pour réduire encore les émissions fugitives non diffuses. Les coûts de ces modifications sont en cours d’évaluation pour permettre de réaliser l’étude technico-économique demandée dans l’arrêt préfectoral.
Avancement :
(Mise à jour le 14/02/2025)
En 2024 :
Programme de fiabilisation des chaudières
- Tous les projets de mise à niveau des sécurités instrumentées ont été réalisés sur les chaudières. Cela réduit de facto les périodes de fonctionnement à deux chaudières, qui ont été nécessaires ces dernières années pour réaliser ces projets.
- Des améliorations ont été obtenues sur la fiabilité des détecteurs de flamme, mais certains points restent à réaliser pour complètement retrouver la plage de brulage du gaz résiduaire.
- Le programme de fiabilisation des chaudières passe dorénavant par l’amélioration de la qualité des travaux de maintenance réalisés par les entreprises extérieures ; plusieurs problèmes de qualité des travaux réalisés ont conduit à devoir arrêter à nouveau des chaudières, après des arrêts de maintenance planifiés.
Réduction des épisodes de fumées noires sur la torche dite d’urgence
- La durée des épisodes de fumées noires sur la torche d'urgence a été de 84 minutes : 60 minutes le 17/03 (envoi de propylène à la torche), 21 minutes le 18/03, et 3 minutes le 20/03 (envoi d’isobutane à la torche).
- L’ensemble des enseignements ont été tirés de ces 3 épisodes de torche avec fumées noires et les modifications notamment de procédures ont été réalisées. Ces procédures modifiées ont notamment été utilisées avec succès pour l’arrêt et le redémarrage des installations en février 2025. Lors de ces opérations, la torche d’urgence n’a pas été sollicitée et il n'y a donc pas eu d’émission de fumées noires.
Études technico-économiques des projets de modifications des installations destinés à réduire les émissions fugitives non diffuses
- Les études technico économiques ont été réalisées et communiquées à l’administration.
- Dans le cadre de ces études, il était prévu de modifier en 2024 le bac d’eaux usées de charge de la station biologique, pour pouvoir recouvrir la surface d’eau libre d’un système de lentilles flottantes. Cette modification doit conduire à une réduction de 9.5 tonnes de COV soit plus de 50 % des émissions de la station biologique. Ces modifications ont été réalisées.
Surveillance environnementale :
- Pour l’oxide d’éthylène (EO) : tous les prélèvements mesurés indiquent une concentration inférieure à la limite de quantification du laboratoire (0,81 μg/m3).
- Pour l’oxide de propylène (PO) : tous les prélèvements mesurés indiquent une concentration inférieure à la limite de quantification du laboratoire (1,52 μg/m3).
Les attentes exprimées par les riverains auxquelles cette action répond :